Les Dangers et Risques de Confier l’Organisation d’Activités Évangéliques à un Promoteur Non Chrétien
Haïti traverse une période de désespoir sans précédent, et à l’horizon, aucune porte de sortie n’est visible pour presque personne. Cependant, sachant que le Dieu tout-puissant agit encore, je dirai que seule la foi triomphera. Cette situation alarmante n’épargne personne : du simple citoyen aux artistes, en passant par les commerçants, tout le monde connaît des jours difficiles. Si, pour un non-croyant, l’espoir est presque inexistant, pour un croyant, l’espoir est certainement en chemin. Respect à tous ceux et celles qui gardent bien haut le flambeau de l’Évangile.
J’ai été interrogé sur une question d’actualité dans la communauté, et je me suis dit qu’il serait approprié de prendre le temps d’adresser par écrit mon point de vue.
J’ai l’habitude de dire que la communauté évangélique haïtienne, malgré le zèle de pasteurs influents tels que Bishop Gregory Toussaint, Pasteur Malory Laurent, Pasteur Eden McGuffie, Pasteur Pierre Binse Roche, Pasteur Wilner Cayo, Pasteur Caleb Barthelus et plusieurs autres pasteurs respectables et respectés, souffre d’une absence flagrante de leadership communautaire.
Malgré la puissance de l’Évangile, nous n’avons toujours pas été capables de démontrer, dans cette situation particulière, que ceux qui sont les disciples de Jésus — ceux qui connaissent la parole ou encore ceux qui ont la crainte de Dieu — sont capables de s’unir et de donner l’exemple jusqu’à démontrer que l’Évangile transforme, unit, change et peut refaire l’histoire de notre pays.
La Question Posée
Voici la question qui m’a été posée : quelle est ma position et ma compréhension concernant ce concert prévu le 5 avril 2025 sous le thème « Amazing Grace« , organisé par des promoteurs non chrétiens ?
De quoi parlons-nous ?
Pour vous mettre en contexte : lors d’une conférence de presse organisée la semaine dernière, l’équipe organisatrice a confirmé qu’Elmilus Joslord est le chef de file de ce projet depuis sa création. Durant sa présentation, il a ouvertement mentionné qu’il n’est pas chrétien.
Mis à part les scandales financiers qui ont éclaboussé son parcours de manager, il possède l’expertise et les contacts nécessaires pour créer et exploiter ce marché existant dans notre communauté. Il ne faut pas minimiser le travail d’autres promoteurs du secteur qui continuent à organiser des événements. D’ailleurs, dans le contexte actuel de la capitale d’Haïti, il semblerait que seule la communauté évangélique continue de créer des activités. Oui, il y a moyen pour les artistes de se faire un peu plus d’argent, même si c’est toujours les mêmes (en majorité) qui en profitent.
Mais devons-nous, chrétiens, voir cette situation avec autant de simplicité ? Personnellement, je ne le crois pas.
La question de confier l’organisation d’activités communautaires à un promoteur non chrétien soulève des préoccupations légitimes sur les plans spirituel, doctrinal et éthique.
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Les Fondements Bibliques de la Séparation
Dans les affaires spirituelles, l’Écriture établit clairement des principes concernant les relations entre croyants et non-croyants, particulièrement dans des contextes de partenariat ou de collaboration étroite.
Il ne s’agit pas simplement de se rassembler pour parler de tout et de rien. Ici, il est question de réunir toute une partie de la communauté chrétienne au même endroit en utilisant des artistes chrétiens avec comme chef d’orchestre un non-croyant pour glorifier Dieu. Quelle ironie !
Le Principe de l’Attelage Disparate
L’avertissement biblique fondamental provient de 2 Corinthiens 6:14-18 : « Ne formez pas un attelage disparate avec les incroyants. Car quelle association y a-t-il entre la justice et l’iniquité ? Ou quelle communion entre la lumière et les ténèbres ? »
Ce verset utilise la métaphore de deux bœufs incompatibles attelés sous le même joug : au lieu de tirer ensemble dans la même direction, ils travaillent l’un contre l’autre.
Certains pourraient rétorquer : « Mon patron au travail n’est pas chrétien ; le chauffeur de taxi non plus. » Cependant, il est important de comprendre que ces situations diffèrent fondamentalement du contexte évoqué ici. Dans ces cas-là :
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Vous commercialisez votre temps ou utilisez un service.
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Ici, nous parlons d’une activité évangélique donc spirituelle. Toute activité spirituelle devrait avoir comme objectif premier la glorification du nom de Dieu. Pour cela, il est impératif que le chef soit un chrétien pratiquant ; sinon vous êtes en train de commercialiser votre foi et l’Évangile.
Dans le cadre d’un événement organisé par un promoteur non chrétien, il s’agit bien d’une commercialisation directe ou indirecte de l’Évangile au profit d’une personne non croyante.
Autres Risques Spirituels Majeurs
Compromis Doctrinal et Dilution du Message
Un danger significatif réside dans la tentation d’adoucir ou compromettre le message évangélique pour le rendre plus attractif ou acceptable aux yeux du monde. Sommes-nous en train d’assister à une version 5.0 de « l’Évangile selon la monétisation », où tous les moyens sont bons pour se faire de l’argent ?
L’Évangile est décrit comme « scandale pour les Juifs et folie pour les païens » (1 Corinthiens 1:23). Si un promoteur non chrétien organise un événement chrétien sans partager cette foi ni en reconnaître les implications spirituelles profondes, son intérêt ne peut être que financier.
Risques Éthiques et Moraux : Valeurs Divergentes dans la Prise de Décision
Un non-croyant peut avoir des perspectives fondamentalement différentes sur ce qui constitue un comportement éthique ou moral. Ces divergences peuvent se manifester dans :
- Le choix des intervenants ou artistes,
- Le contenu des programmes,
- La gestion financière,
- Les méthodes promotionnelles.
Galates 1:10 nous rappelle : « Est-ce la faveur des hommes que je désire ou celle de Dieu ? Si je plaisais encore aux hommes, je ne serais pas serviteur de Christ. »
Nous verrons bientôt apparaître des artistes séculiers réalisant des concerts dits évangéliques avec ceux issus de la communauté chrétienne. Et nous assisterons à une allégeance sans précédent envers ces promoteurs non croyants par manque de connaissance biblique.
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Conclusion
Les risques liés à la collaboration avec un promoteur non chrétien sont substantiels : compromis doctrinal, infiltration idéologique et dérive éthique. Ces dangers doivent être sérieusement considérés.
Si une communauté évangélique choisit néanmoins cette voie, elle doit agir avec vigilance extrême et poser des balises claires sous supervision spirituelle constante. Comme Matthieu 10:16 nous enseigne : « Soyez prudents comme des serpents et simples comme des colombes. »
La question n’est pas seulement pratique mais profondément spirituelle : dans toute affaire spirituelle, l’objectif d’un non-croyant ne peut en aucun cas être aligné sur celui d’un croyant. Que tout soit fait pour glorifier Christ (1 Corinthiens 10:31).