Le festival Séries Mania en est une preuve de plus, les scénaristes raffolent du religieux. Si le pourquoi n’est pas toujours simple à comprendre, les téléspectateurs adhèrent quels qu’ils soient.
Hollywood s’est emparé des personnages bibliques pour remplacer les vampires et superhéros en mal de nouvelles sensations. Mieux encore, les séries ont également emprunté avec succès la voie du religieux, comme le confirme la cinquième édition du festival Séries Mania.
Le festival Séries Mania en est une preuve de plus, les scénaristes raffolent du religieux. Si le pourquoi n’est pas toujours simple à comprendre, les téléspectateurs adhèrent quels qu’ils soient.
Nous vous en avions parlé ici et là, Hollywood s’est emparé des personnages bibliques pour remplacer les vampires et superhéros en mal de nouvelles sensations.
Mieux encore (nous l’avions relevé ici aussi), les séries ont également emprunté avec succès la voie du religieux, comme le confirme la cinquième édition du festival Séries Mania.
À travers de nombreuses créations, la programmation de ce dernier fait en effet la part belle à la « place » et au « pouvoir » de la religion, notamment à travers la présentation de la deuxième saison de Ainsi soient-ils, une série qui, à défaut d’avoir rassasié en 2012 l’ensemble des croyants, avait rassemblé critiques et téléspectateurs dans un même enthousiasme.
Mais la série française d’Arte n’est pas la seule représentante de cette tendance : True Detective s’inspire de la même veine, ainsi que la série australienne Devil’s Playground, la norvégienne Mammon, ou même les israéliennes Mekimi et Shtisel. La religion est bien « devenue l’obsession des scénaristes télé du monde entier » explique Le Figaro.
Même un pays catholique comme l’Italie s’y met à son tour précise encore le quotidien, avec une proposition du très célèbre producteur Paolo Sorrentino sur la vie d’un prêtre imaginaire. «À la différence du cinéma des années 1970-80, la plupart de ces séries ne misent plus sur un comique bon enfant à la Rabbi Jacob ou Sister Act, remarque Laurence Herzsberg, directrice du Forum des images. Elles sont plus proches de films comme Des hommes et des dieux ou Ida , drame polonais en noir et blanc, qui a attiré 400.000 Français dans les salles.»
Vraisemblance ou prosélytisme
Mais pourquoi un tel attrait ? Si bien sûr il y a là une volonté de renouvèlement, si les croyants se présentent comme une nouvelle cible pour le marketing hollywoodien, les séries, qui ont le luxe de pouvoir se décliner sur plusieurs saisons, s’offrent des personnages complexes pour les faire évoluer dans les arcanes du monde religieux qu’elles se plaisent à décrire avec vraisemblance note encore Le Figaro.
« La découverte de mondes inconnus et souvent très codifiés (tels que le séminaire dans Ainsi soient-ils, ndlr) constitue la principale nouveauté de ces séries sur fond de religion. »
Pouvoir y suivre des personnages ordinaires auxquels tout le monde, croyant ou non, peut s’identifier, permet aux producteurs de réunir une grande diversité de téléspectateurs.
De l’autre côté de l’Atlantique (mais visibles aujourd’hui aussi sur W9 où elles cartonnent), les images de la série The Bible ont quant à elles préféré la « « waouh » TV », c’est-à-dire le côté spectaculaire (ou prosélyte pur selon certains), à la vraisemblance pure et dure.
«Avec ses contre-plongées sur les pieds de Jésus, couchers de soleil et paysages grandioses, la mise en scène de La Bible reprend les codes icono-kitchs des megachurches des évangélistes américains», soulignait récemment Anne Crémieux sur le mouv’.
Le pouvoir du religieux, la place des homosexuels dans la société, la mutation inquiétante des relations humaines dans un monde numérisé, ou encore la peur de la contamination sur une planète globalisée sont autant de thèmes qui ponctueront cette semaine du festival Séries Mania résumait Le Monde.
N’est-ce pas une bonne synthèse de très nombreuses questions qui rejoignent les téléspectateurs, et qui trouvent écho dans le sens qu’essayent de proposer les récits bibliques ? Chercher à remplir le « vide en forme de Dieu » propre à notre époque, sans doute est-ce là une des qualités de ces textes dont ne bénéficiaient pas Superman et consorts.
Source: lavie.fr