La Société suisse d’utilité publique (SSUP) travaille actuellement au changement de l’hymne national et annonce dans un communiqué que «le futur hymne national s’appuiera sur le texte du préambule de la Constitution fédérale suisse, en vigueur depuis 1999 et qui évoque des valeurs telles que la démocratie, la diversité, la liberté, la paix et la solidarité». Le vieux « Cantique Suisse » devrait ainsi trépasser en 2015.
Après avoir lancé un concours le 1er août, la SSUP aurait reçu plus de 200 projets. Sur le site du concours, la raison officielle de ce changement serait la suivante : «le texte du Cantique suisse est difficile à retenir, lourd de style et dépassé par la réalité. La Suisse ne s’y reflète pas dans sa diversité ni politique ni culturelle actuelle. Cela doit changer». Mais d’ores-et-déjà, bien que les églises ne se sont pas prononcées à ce jour (Ni La Fédération des Eglises protestantes de Suisse, ni la Fédération romande des Eglises évangéliques, ni le Réseau évangélique suisse n’ont pris position sur ce sujet), certains chrétiens se questionnent : et si au final, l’objectif principal n’était autre que d’ôter toute référence à Dieu dans l’hymne national ?
«Cet hymne est un cantique à la Gloire de Dieu. J’y suis très fermement attaché et je vois dans la démarche proposée une action perverse qui a comme objectif de participer à l’évacuation de la société de toute référence à Dieu au sein de notre pays. J’en ai assez de voir des jeunes qui malheureusement ne connaissent pas ou rejettent les valeurs qui ont fait la force de la Suisse, se lever pour banaliser ce que nos pères ont construit et anéantir toute référence à Dieu dans notre pays», s’emporte Philippe Corthay – œnologue et fondateur du groupe évangélique «Forum des hommes» – d’après une dépêche de ProtestInfo. Sur la même longueur d’onde, les jeunes de l’UDC ont également tenu à soutenir que «le Cantique suisse clame la beauté de notre pays, usant d’un patriotisme sain et rappelant les racines chrétiennes de la Confédération». Rejetant tout changement, les jeunes de l’UDC appellent à « conserver et enseigner le Cantique Suisse ».
«Si d’un côté je trouve utile que notre hymne fasse référence à Dieu (autorité supérieure et dernière), je remarque que le danger de confusion entre l’Etat et l’Eglise est réel. En tant que chrétien anabaptiste-mennonite (de tradition pacifique), je suis particulièrement sensible à cela», modère pour sa part, le pasteur Ernest Geiser (qui oeuvre parmi les parlementaires fédéraux). Interrogé par ProtestInfo, il tient néanmoins à mettre en garde contre « un nouvel hymne » qui relaterait que de « simples fables » soient « à l’origine de l’élan des premiers Confédérés ».
Le « Cantique Suisse » est un chant composé par Alberich Zwyssig en 1841 et dont voici les paroles :
Sur nos monts, quand le soleil
Annonce un brillant réveil,
Et prédit d’un plus beau jour le retour,
Les beautés de la patrie
Parlent à l’âme attendrie ;
Au ciel montent plus joyeux (bis)
Les accents d’un cœur pieux,
Les accents émus d’un cœur pieux.
Lorsqu’un doux rayon du soir
Joue encore dans le bois noir,
Le cœur se sent plus heureux près de Dieu.
Loin des vains bruits de la plaine,
L’âme en paix est plus sereine,
Au ciel montent plus joyeux (bis)
Les accents d’un cœur pieux,
Les accents émus d’un cœur pieux.
Lorsque dans la sombre nuit
La foudre éclate avec bruit,
Notre cœur pressent encore le Dieu fort;
Dans l’orage et la détresse
Il est notre forteresse ;
Offrons-lui des cœurs pieux : (bis)
Dieu nous bénira des cieux,
Dieu nous bénira du haut des cieux.
Des grands monts vient le secours ;
Suisse, espère en Dieu toujours !
Garde la foi des aïeux, Vis comme eux !
Sur l’autel de la patrie
Mets tes biens, ton cœur, ta vie !
C’est le trésor précieux (bis)
Que Dieu bénira des cieux,
Que Dieu bénira du haut des cieux.
source: DieuTV
Autheur: Paul OHLOTT