Nous pouvons entendre par conscience, la faculté que Dieu a implantée dans toute âme d’homme, de percevoir ce qui est bien ou mal dans son coeur ou dans sa vie, dans ses dispositions, ses pensées, ses paroles et ses actions.
Que faut-il entendre par la conscience ?
Dieu nous a créés des êtres pensants, capables de percevoir les choses du présent et de nous rappeler par la réflexion celles du passé. En particulier, nous sommes capables de percevoir ce qui se passe dans nos coeurs et dans notre vie; de savoir ce que nous sentons ou faisons, et cela, soit au moment même, soit lorsque la chose est passée. C’est dans ce sens que nous disons que l’homme est un être conscient, qu’il a la conscience ou la perception intime de son passé et de son présent, de ses dispositions et de sa conduite. Mais le mot conscience a ordinairement un sens plus étendu. Il n’implique pas simplement la connaissance de notre vie présente ou passée. Rappeler par son témoignage les choses passés ou présentes, c’est l’un des offices de la conscience, mais ce n’est pas le principal : sa grande affaire c’est d’excuser ou d’accuser, d’approuver ou de désapprouver, de condamner ou d’absoudre. Et suivant le sens dans lequel ce terme y est ordinairement employé, particulièrement dans les Épîtres de saint Paul, nous pouvons entendre par conscience, la faculté que Dieu a implantée dans toute âme d’homme, de percevoir ce qui est bien ou mal dans son coeur ou dans sa vie, dans ses dispositions, ses pensées, ses paroles et ses actions.
Romains 2 : 14-15
14 Quand les païens, qui n’ont point la loi, font naturellement ce que prescrit la loi, ils sont, eux qui n’ont point la loi, une loi pour eux-mêmes; 15 ils montrent que l’oeuvre de la loi est écrite dans leurs coeurs, leur conscience en rendant témoignage, et leurs pensées s’accusant ou se défendant tour à tour.
Mais quelle est la règle par laquelle les hommes doivent juger du bien ou du mal, la règle qui doit diriger leur conscience ?
La règle des païens, comme l’apôtre l’enseigne ailleurs, c’est la loi écrite dans leur entendement ; «n’ayant point la loi,» non, dit-il, «ils se tiennent lieu de loi eux-mêmes, montrant que ce qui est prescrit par la loi est écrit dans leurs coeurs» par le doigt de Dieu ; «puisque, leur conscience leur rend témoignage et que leurs pensées les accusent ou les défendent.
Mais pour les chrétiens, la règle pour distinguer le bien du mal c’est la parole de Dieu, ce sont les écrits de l’Ancien et du Nouveau Testament; c’est tout ce que les prophètes et les saints hommes des temps anciens ont écrit, étant poussés par le Saint-Esprit ; c’est toute cette «Écriture divinement inspirée qui est utile pour enseigner» tout le conseil de Dieu, «pour reprendre,» pour condamner, ce qui y est contraire, «pour corriger» l’erreur et pour nous «instruire ou nous élever dans la justice »
Le chrétien voit en elle la lampe de ses pieds, la lumière de son sentier. Elle seule est sa règle pour juger du juste et de l’injuste, du bien ou du mal. Rien n’est bon à ses yeux que ce qu’elle prescrit soit directement, soit par une déduction inattaquable ; rien n’est mal que ce qu’elle défend, soit expressément, soit par la conséquence certaine de son enseignement. Ce que l’enseignement direct ou indirect de l’Ecriture ne prescrit ni ne défend, il le retarde comme chose indifférente; comme n’étant en soi ni bien ni mal ; car la règle extérieure qu’elle lui fournit suffit pleinement à diriger sa conscience, et c’est la seule qu’il reconnaisse.
Et si, dans le fait, il se dirige par cette règle, alors il a «la réponse d’une bonne conscience devant Dieu.» Une bonne conscience, c’est ce que l’apôtre appelle ailleurs «une conscience sans reproche.» Ainsi ce qu’il exprime dans une occasion en disant : «j’ai vécu jusqu’à ce jour en toute bonne conscience devant Dieu » il le répète ailleurs en ces termes : «Je travaille à avoir toujours la conscience sans reproche devant Dieu et devant les hommes » Mais pour cela quatre choses sont indispensables :
1. Une droite intelligence de la parole de Dieu, de sa «volonté bonne, agréable et parfaite» à notre égard, telle qu’elle s’y trouve révélée, car il est impossible de marcher d’après une règle qu’on ne comprend point.
2. Une connaissance, hélas, bien rare, la connaissance de nous-mêmes, la connaissance de notre coeur et de notre vie ; de nos dispositions au dedans et de notre conduite au dehors ; car, sans connaître ces choses, il est impossible, que nous les comparions avec notre règle.
3. L’accord de notre coeur, de notre vie, de nos dispositions, de notre conduite de nos pensées, de nos paroles, de nos oeuvres, avec cette règle, avec les Ecritures de Dieu. Car sans cela, notre conscience, si nous en avons une, est une mauvaise conscience.
4. Enfin, une perception intérieure de cet accord ; et c’est précisément dans cette perception, dans ce sentiment intérieur, habituel, que consiste cette bonne conscience cette conscience sans reproche, dont parle l’apôtre.
auteur: John Wesley
source: enseignemoi