Un animateur de spectacle évangélique, notre MC.
Jubau: Parlez-nous de Moïse Champagne. Qui est-il? Quelle est son origine? Où a-t-il vécu son enfance et son adolescence?
M.C.: Je suis Moïse Champagne, né le 22 mars 1966, de père et de mère originaires de Petit Trou de Nippes. J’ai fait mes études primaires au Collège Joseph Jérémie rebaptisé maintenant Collège Nouvelle Lune, et à l’Ecole République du Paraguay et mes études secondaires au Lycée Jean Jacques Dessalines. Après les études secondaires, j’ai voulu entamer une carrière en science Informatique mais j’ai finalement choisi d’aller à l’Ecole Biblique où j’ai complété 4 ans d’études. Au cours de ces 4 années, j’ai rencontré Carly Joseph qui m’a aidé à découvrir mon aptitude en communication et il a assuré ma formation en ce domaine durant la période 1993-1997. Jusqu’au moment du départ d’Haïti du groupe Alabanza, j’étais responsable de relations publiques et M.C. au sein de ce groupe. J’y ai aussi évolué en tant que choriste pendant 1 à 2 ans. J’ai étudié les relations publiques et aussi la psychologie. Je suis père de famille et mon rêve c’est de demeurer en Haïti et de travailler avec des jeunes.
Jubau: Carly vous a donc entrainé dans l’art d’animer les spectacles. Pouvez-vous nous en dire plus?
M.C.: Carly m’a assisté une fois en train d’animer une réunion de jeunes et ce jour-là, il m’a fortement encouragé de continuer sur cette même lancée. J’ai eu à suivre des modèles tels que Clarens et d’autres animateurs.
Jubau: Depuis quand exercez-vous le métier d’animateur dans le monde évangélique?
M.C.: J’avais encore 19 ans lorsque j’ai vraiment commencé à animer. Mais j’ai eu des excursions dans le monde de l’animation au cours de mon enfance. Les conseils, les remarques et les mots d’encouragement de plus d’un m’ont poussé à aller de l’avant dans ce domaine.
Jubau: Quel fut le premier porgramme que vous avez animé (en dehors d’Alabanza)?
M.C.: Je ne m’en souviens pas. Peut-être, j’étais encore au lycée. A cette époque, on recrutait les jeunes écoliers ayant du talent pour l’art pour aller jouer des sketches dans les villes de province. J’en faisais partie parce que j’étais comédien à l’époque et mon professeur fut un ancien acteur du feuilleton haïtien “Pè Toma”.
Jubau: Qu’est-ce qui vous a motivé à continuer à animer des spectacles évangéliques?
M.C.: D’abord, c’est l’encouragement de la part de plus d’un. Ensuite, mon expérience avec des modèles dans ce secteur. Enfin, la volonté de servir car souvent, j’anime un spectacle juste pour encourager un artiste à promouvoir son talent et cela sans aucune contrepartie financière. Le contenu et la programmation d’un spectacle sont prioritaires pour moi par rapport à l’argent.
Jubau: Pourriez-vous approximativement estimer le nombre de spectacles que vous avez déjà animés?
M.C.: Non! Les invitations à animer des spectacles sont nombreuses et sont souvent faites à l’improviste.
Jubau: Qu’est-ce qui vous cause à être toujours souriant, calme, humoristique en animant les spectacles?
M.C.: L’humour dépend du spectacle. Le spectacle est-il formel? L’humour sera bien dosé. Dans le cas contraire, il viendra de manière naturelle et sera ajouté à celui du public. Il y a aussi du sérieux dans les spectacles, par exemple, lors de certains moments d’exhortations.
Jubau: Comment parvenez-vous à concilier ces 3 personnages: Moïse Champagne en tant que professionnel, animateur et père de famille?
M.C.: Ce n’est pas toujours facile. La tendance est que la famille en souffre quand on ne parvient pas à atteindre le point d’équilibre entre ces 3 rôles. J’essaie toujours de maintenir cet équilibre et je planifie toutes mes activités en fonction de cela. Pourtant, il n’est pas dans mes habitudes de me retracter même au profit de ma famille après avoir accepté d’animer un spectacle sauf en cas d’urgence.
Jubau: Etes-vous déjà honoré en tant qu’animateur? Si oui, qui en avait pris l’initiative?
M.C.: Oui, jai reçu un certificat de Mahanaïm, un autre de Mystère Divin.
Jubau: En tant qu’animateurs depuis plus d’une quinzaine d’années, comment appréhendez-vous les problèmes qui surviennent naturellement dans le cadre de l’organisation et de la présentation des spectacles évangéliques?
M.C.: Le plus difficile à gérer c’est le plus souvent l’absence de ponctualité du ou des groupe(s) appelé(s) à performer et du public mais aussi des animateurs. Toutefois, certains groupes ont toujours fait preuve de ponctualité tels Alabanza. Il faut aussi bâtir un programme adapté au goût du public et pour cela, il faut cibler le public, connaitre ses préférences… Il est aussi nécessaire que le programme ne soit pas lassant car la réussite du programme dépend en grande partie de l’intérêt du public.
Jubau: Vous est-il déjà arrivé d’être sollicité par un groupe en vue de l’aider à préparer un programme?
M.C.: Cela m’était arrivé avec le groupe Mahanaïm qui préparait un gala en décembre 2007. Je faisais partie du comité de planification de ce programme.
Jubau: D’après votre analyse, y-a- t-il lieu de parler de réussite ou d’échec dans le cadre de la mission d’évangélisation que doivent avoir les spectacles évangéliques? Comment donc jugez-vous l’évolution du secteur évangélique durant les 5 dernières années?
M.C.: Si l’on part avec l’objectif d’évangéliser et de bénir les âmes des spectateurs, on réussira avec le soutien de la grâce de Dieu. Si en tant qu’artiste, on privilégie l’évangélisation par rapport à sa performance personnelle, on s’acquittera mieux de sa mission. Je constate toutefois que le taux d’échec dans ce secteur est plus élevé que le taux de réussite.
Jubau: Quels conseils prodigueriez-vous à vos admirateurs du secteur évangélique ou même du secteur non-évangélique?
M.C.: Le premier conseil que je leur prodiguerais c’est qu’il faut être disposé à apprendre. Pour réussir l’animation d’un spectacle, il est important d’appliquer les 5 règles suivantes:
1- Savoir qu’une bonne animation dépend d’une bonne introduction et d’une bonne conclusion écrites en vue d’éviter l’improvisation.
2- Connaitre à l’avance le public et le groupe qui interviendra dans le spectacle.
3- Travailler sa diction et sa respiration.
4- Apprendre à improviser.
5- Apprendre des autres. Cela aidera à créér sa propre innovation.
Jubau: Que diriez-vous aux organisateurs de concerts évangéliques pour les aider à ne pas dévier de leur mission d’évangéliser?
M.C.: Il n’y a pas de réussite sans avoir recours à la prière constante et fervente. Il est nécessaire de rester en contact avec Dieu au moyen de la prière. Il faut aussi considérer tout cela comme un ministère, un moyen de rendre gloire à Dieu: chanter c’est rendre à Dieu.
Jubau: Auriez-vous un dernier mot à nous confier?
M.C.: Quiconque rêve de devenir animateur, doit consentir de grands sacrifices!
Jubau: Merci Moise Champagne!
M.C.: Je remercie Jubau de m’avoir donné cette possibilité de m’offrir ainsi au public.
Jubau: Merci encore une fois d’avoir partagé toutes ces informations avec nous et de nous avoir permis ainsi de mieux vous connaitre! Pour vos commentaires cliquez ICI
Redaction : Edwensa C. Lascase