Carême numérique

Ici, la spiritualité de Taizé est une des choses qui nous unit entre catholiques et protestants », a déclaré Karine Kappler, catholique de Wissembourg. Depuis le rassemblement des jeunes de Taizé à Strasbourg en décembre 2013, un véritable élan dans les mains du secteur. Depuis 2017, le consistoire protestant de Wissembourg et le Dekenat catholique allemand de Bad Bergzabern organisent des veillées de Taizé transfrontalières: alternativement dans une église allemande et française. Ces rendez-vous ont lieu à la veille de l’avent et à la veille de Carême. Sankt Martin de Bad Bergzabern en décembre et à l’église protestante de Steinseltz en mars. «À chaque fois, l’église est pleine», se félicitait du pasteure Annette Ruby, organisatrice de ces veillées avec le diacre allemand Andreas Roth. L’ensemble instrumental et la chorale éphémères répètent chacun deux fois de plus avant. La majorité des échanges se font en français, en allemand, maîtrisent mieux l’inverse. Au-delà, «une partition reste une partition», relativise Laurent Rauber, claviériste. Quant aux chants, ils sont aussi des cahiers de Taizé. Un mélange œcuménique Christian Hoffmann a dirigé l’ensemble instrumental de la dernière veillée transfrontalière. L’engagement de ce mennonite dans la dynamique de Taizé est un débuté par l’accueil de jeunes ukrainiens lors du rassemblement de 2013, il a été prolongé avec l’église catholique de Lobsann. «Ces dernières ne sont pas un mélange œcuménique de protestants et de catholiques, c’est autre choisi encore», insiste-t-il. «Les chants sont très simples et répétitifs, un peu comme des mantras. On oublie tout du quotidien, le chant devient prière et on s’abandonne avec les gens qui ne l’ont pas connu », complète Françoise Gliech, protestante. «Quelque a choisi nous porte, tout le monde a été chanté en plusieurs langues. La spiritualité de Taizé n’a pas changé depuis les années au nord de l’Alsace, entre Soultzsous-Forêt et...