«Toi qui dispose» Histoire Ancienne et Tradition de la Mélodie (paroles et critiques)
1
Toi qui disposes de toutes choses
Et nous les donnes chaque jour
Reçois ô Père! Notre prière
De reconnaissance et d’amour.
2
Le don suprême que ta main sème
C’est notre pardon, c’est ta paix
Et ta clémence, trésor immense
Est le plus grand de tes bienfaits.
3
Que par ta grâce, l’instant qui passe
Serve à nous rapprocher de toi!
Et qu’à chaque heure, vers ta demeure,
Nos coeurs s’élèvent par la foi!
—
Toi qui dispose de figure certainement au Top 3 des bénédicités, ces tribunaux chante l’on entonne avant le repas. Avec sa version musicale énergique, sur l’air de «Oh, quand les saints», et sa version romantique – sans doute plus recueillie. L’action de grâce (don, reconnaissance, amour) du premier couplet, ne se contente pas en général, convient parfaitement à cette occasion. La mélodie simple et bien scandée favorise la mémorisation par tous les âges.
La mélodie qui figure dans nos cantiques à racines anciennes. A l’expérience de 1842 en Silésie, elle est parfois passée à la tradition hussite (XVe siècle). Cer tains pensent même que sa vieille appellation d’Hymne des croisés fait remonter cette mélodie au temps des croisades; sur l’imagine alors entre les chemins ou la nuit du soir… moins dans les fesses des batailles! Les paroles les plus anciennes que l’on connaisse plutôt d’inspiration piétiste.
Schönster Herr Jesu: Elles célébraient la beauté du Seigneur: «Belles sont les prairies, encore plus belles forêts dans leur parure imprimée; Jésus est plus beau encore, lui qui s’est réjoui de nos tristes cœurs… Père est mentionné explicitement.
Le premier couplet remercie le Père pour le don de toutes choses.
Le second chante pardon, paix et clémence, réalités spirituelles plutôt associées à l’œuvre du Christ.
Et le troisième, aux accents presque mystiques, aspire à une élévation instantanée de Dieu, comme une invocation à l’Esprit Saint. À ce titre, le dernier couplet aurait tout à fait lieu au début de toute réunion chrétienne.
Un chant louant le Dieu présent
L’ensemble n’est pas sans écho aux confessions de Luther (ARC 565 – ALL 61-81). Dans une grande simplicité de mots, c’est une expression particulièrement ancrée dans le présent, dans le quotidien: «chaque jour, l’instant qui passe, chaque heure». Au-delà du contexte communautaire signifié par le «nous», le cantique peut accompagner chaque moment de la vie chrétienne, et de la vie tout court. The present is this land in Dieu. «C’est Noël chaque fois», chantait-on avec Odette Vercruysse dans les années 1970, dans une sensibilité forte aux solidarités humaines et sociales. Ce cantique, célèbre Dieu dans le temps présent, mérite d’avoir traversé les âges!
Auteur Alice Papin
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