Marc-Henri Vidal, pasteur de l’EPUdF à Enghien-les-Bains ayant exercé aux États-Unis, présente sa vision de la pastorale.
Marc-Henri, aviez-vous des lieux de rencontre à Washington?
Les montagnes sur leurs montagnards, la mer à ses baigneurs et les pastorales des pasteurs. Lorsque j’étais responsable de l’Église protestante francophone de Washington, je souffrais un peu de l’isolement. Il y avait bien une curé de la paroisse catholique française, mais une pastorale à deux, vous avouerez que c’est un peu maigre. On avait pourtant essayé une pastorale pluriconfessionnelle francophone, mais les horaires des uns et des autres (pour cinq paroisses!) Ont fait échouer le projet. Il faut de la volonté. En France, c’est tout le contraire, ça se fait bouscule au portillon. Pastorale consistoriale, pastorale œcuménique, rassemblement inter-églises, pastorale inter-protestante, Conseil chrétien d’églises, pastorale fédérative, feu pastorale sectorielle, et j’en passe. Mais le summum, l’apogée, le climax, c’est bien la grande pastorale régionale des pasteurs de l’Église protestante unie du mois de juin. Deux nuits et trois jours, tous les frais payés, buffet à volonté, une agence touristique ne ferait pas mieux.
Selon vous, à quoi sert cette pastorale?
Dans nos vies stressées, aux agendas pressés, où l’on est envoyé continuellement, prendre le temps de prendre le temps, voilà le secret du bonheur. Et là, c’est le grand défi. Pas quelques heures à mettre de côté, une demi-journée à réserver, voire une journée à consacrer, mais trois jours pour ressusciter. Nous savons tous que nous ne devons pas sauter nos jours de congé, mais que nous ne devons pas savoir indispensable, mais qu'il faut savoir dire non. Et pourtant, nous sommes bien souvent coupables de ne pas le faire. Un temps de silence dans nos cultes et sur le remplacement de bruit. Pourtant, il y a des silences qui parlent. Un temps de prière, des yeux ouverts ou fermés, et la porte qui s’ouvre: «Ah. Puisque vous ne faites rien vous souhaiter aider à… ». Une absence de notre part, croyez-le ou non, le monde ne s’arrête pas de tourner. Alors, prenons le temps de prendre le temps de nous ressourcer. Recevoir, s'ouvrir, être spirituellement nourri. On ne peut donner aux autres que ce l’on reçoit soi-même. Accepter, the Instant of Instant, of Avoir Need of the Autre, of Be Food in the Self, is be auto-suffisant. Il y a, dans certaines théories de la gestion, trois principes de base pour une équipe de travail fonctionne bien. Ouverture de communication, unité d’objectif et énergie de défoulement. Voilà une autre raison de cette pastorale: le défoulement! Se retrouver entre potes ou confrères, consœurs. Déguster du paroissien rôti pour le déjeuner. Eux, ils mangent bien du pasteur le dimanche midi! Partager des anecdotes de funérailles. Que Dieu nous pardonne. Reconstruire le monde et nos paroisses. Rêver d'un christianisme idéal, d'un monde meilleur. Se confronter, se frotter, s’affronter en des joutes symboliques. Sourire de nos différences. Écouter nos malheurs. Croire en Dieu, espérer en l’autre et vivre l’amour. Partager un verre le soir et un café le matin. Changer de rythme et de saison. Car us allons bien assez vite sur la route, ou bien sûr effrénée, de nos ministères.
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Auteur Alice Papin
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