Un concert de retour de Zetwal en 2014 est le genre d’évènement à ne rater sous aucun prétexte. Ce dimanche 25 mai, le Ritz Kinam a été témoin d’une soirée historique. Après plus d’une décennie d’absence de la scène musicale évangélique, Zetwal a réussià rassembler plusieurs représentants de différentes générations de musiciens et chanteurs qu’il a connues, pour offrir un magnifique voyage dans le temps, grâce à une collaboration jusque-là inédite entre Radio Lumière et Alléluia FM.
Depuis sa caducité au début des années 2000, la génération 80-90 souhaitait ardemment voir Zetwal sur scène. Ce groupe qui a laissé derrière lui plusieurs classiques dans le répertoire de la musique évangélique a renoué avec le succès ce dimanche de la fête des Mères. Pour l’occasion, les deux radios ont peut-être placé la barre un petit peu haut côté condition d’admission, disaient certains. Un Ritz pris de court par un beau monde, tiré à « quatre épingles », venu voir en live ces musiciens et chanteurs qui, depuis près de 15 ans, évoluent dans des horizons divers. La soirée était doublement spéciale.
Pari de ponctualité gagné par les organisateurs. 6 h p.m., comme annoncé, c’est le lancement. Celui d’un beau décor est également gagné. Lumières, fond de scène frappé de l’emblème de « Zetwal » assorti avec la déco. La salle s’emplit progressivement. À côté, prises de photos et retrouvailles. Prospère Marcellus qui souffle de toutes ses forces et de fort belle manière dans son sax n’a pas toute l’attention pendant sa prestation, la première de la soirée. Mais Adonaï, avec « Li pa janm lage w » et « Jou pa m nan » particulièrement parmi les quatre morceaux interprétés, trouve la bonne formule pour titiller ce public trop timide au début. Serginho Lindor, maître de cérémonie, ne se fait pas prier pour ensuite appeler Zetwal sur scène.
Applaudissements… mais l’accueil manque toutefois un tout petit peu d’enthousiasme. Suze Raymond est là. Josué St-Surin, Élie Pierre, Tido, Jimmy Saint-Félix, Moïse mais surtout le directeur musical et excellent compositeur Lioner Clervois. Ils défilent tous, suivis de quatre choristes prêtant leur service au groupe à l’occasion.
Zetwal, le groupe intemporel
On peut donc convenir, même avant ce retour, que Zetwal était musicalement en avance sur son époque. Incontestablement, certaines compositions s’assimilaient à la tendance des années 80, mais le génie de Lioner Clervois a traversé cette époque. La structure des chansons, le niveau des arrangements, un mélange parfait. De hit en hit, Zetwal visite six morceaux de son répertoire qui résiste encore à l’usure du temps. Le public se prend pour Zetwal et commence à chanter dès les premières notes de « Se verite », jusqu’à la dernière chanson de cette première partie clôturée avec le super hit « Li Kanpe », après une exécution instrumentale de cette même chanson par les musiciens du groupe. Suze n’a rien perdu de son attitude sur scène. De son gestuel ni de son sourire. Voyage dans le temps pour ceux qui ont déjà vu jouer ce groupe.
La transition est signée Gospel Kreyòl. Prestation qui répond aux attentes, par une chorale de plus en plus performante et aussi sollicitée. L’ambiance est au plus haut niveau. Le public garde son taux d’adrénaline. Mais le rythme est cassé un peu avec une partie toutefois très importante de la soirée : hommage rendu à celui qui eu l’inspiration pour composer toutes les belles chansons du groupe Zetwal, Lioner Clervois. Tour à tour, le pasteur Varnel Jeune de la Radio Lumière et Karl Foster CANDIO de Alléluia FM offrent une plaque d’honneur au maestro, au nom de leurs radios respectives.
Pour sa deuxième prestation, Zetwal a un public déjà acquis, qu’il électrise avec « Klere chimen mwen ». On danse, on se met debout, comme si c’était déjà la fin. Mais non, encore trois autres titres pour boucler cette soirée. Entre-temps, les séances de photo reprennent. On commence à vider les lieux. On ne peut plus rien espérer. Il manque un petit quelque chose. Un moment fort. Le spectacle.
À l’issue de cette soirée, on se rend compte que Zetwal a encore sa place dans « l’industrie » de la musique évangélique. Donc, on ne doit pas s’arrêter à une soirée. Du côté des membres, notamment des figures du groupe, ou de l’ex-groupe, on ne sait pas encore quoi dire pour le moment, les possibilités de remettre sur pied cette grande équipe sont rassurantes. Comment ? Ou peut-être « Avec qui ? ». C’est là le hic. En dépit de ces considérations, notre vœu reste le même. Revoir le groupe Zetwal briller sur scène, encore et encore.
source: lenouvelliste
auteur: Joël Fanfan
